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Le vendredi 10 avril, de 14 heures 30 à 19 heures, M. Régis Maulois a soutenu, devant un jury composé des professeurs Marlène Marty (Université de Lille), Michael Aronna (Vassar College, U.S.A.), Zayda Sierra (Universidad de Antíoquia (Colombia), Narciso Alba (Université de Perpignan), Victorien Lavou (Directeur de la thèse, Université de Perpigan) et Papa Samba Diop (président du jury, Université Paris-Est Créteil), une thèse de Doctorat Nouveau Régime, intitulée:

Atlantique noir et productions musicales: le Reggaeton comme marque-trace de l’Archipel caribéen« .

Ce travail de 543 pages, assorti d’illustrations, d’annexes et d’un glossaire, a obtenu la mention: « Très honorable, avec les félicitations du jury« .

 Le candidat, répondant au jury, en français et en espagnol.

Régis Maulois

Titre de la thèse: « Atlantique noir et productions musicales le Reggaeton comme trace /marque de l’archipel caribéen ».

Résumé :

La musique, moyen d’expression commun à toutes les civilisations, est au centre de l’explosion des productions culturelles et sociétales actuelles. Dans les Amériques, les années 1960 furent marquées par d’importantes luttes pour la conquête de l’égalité, la reconnaissance des cultures jusque-là considérées comme mineures, et par d’importantes migrations transrégionales et transcontinentales. Parmi ces luttes, celles des Noir-e-s ont retenu particulièrement mon attention, notamment les figures emblématiques comme Martin Luther King, Malcom X, Angela Davis, etc. mais aussi des organisations politiques et culturelles, comme les Black Panthers. Cependant dans la Caraïbe, ces luttes étaient déjà bien présentes, dans les années 1930, avec Marcus Garvey et son mouvement (UNIA). D’une manière générale, il a permis de mettre l’accent sur la disqualification sociale des Noir-e-s, des cultures dont elles/ils sont porteurs, leur « citoyenneté différée » (V. Lavou).

Dans les sociétés caribéennes, hybrides par excellence, d’après les chercheur-e-s reconnu-e-s, le mouvement noir a, sans conteste, eu de fortes répercussions, déterminant par là même toutes les expressions folkloriques puis culturelles. Il en est de même du Reggaeton. Bien qu’identifié comme « latino », le Reggaeton reste, pour beaucoup, un avatar commercial, un « produit manufacturé » de l’industrie du spectacle. Mais, on remarquera néanmoins, l’adhésion collective à cette musique de la part de nombreux  « latinos », tout comme les effets d’identification qu’elle suscite. Cette musique, c’est l’une des hypothèses que je partage, « reflète » les révoltes contre les injustices, la domination sociale, raciale, la pauvreté. En ce sens, le Reggaeton concentre toutes les caractéristiques de la musique populaire urbaine afro-latino-américaine, à l’instar des musiques populaires urbaines afro-américaines (USA). De ce point de vue, le « Reggaeton» constitue tout à la fois un «exutoire», un espace de « négociations identitaires » contradictoires (sexisme, machisme, homophobie, culte de la réussite individuelle, de la violence, etc.), un moyen permettant d’exister socialement à travers des codes spécifiques.

En posant le Reggaeton comme un « analyseur » des contradictions socio-politiques de l’archipel caribéen et de ses diasporas, cette thèse vise à en restituer la complexité, au-delà des considérations purement moralisatrices.

À l’aide d’outils conceptuels comme, l’Atlantique noir de Paul Gilroy l’interculturalité de Claude Clanet, et la créolisation d’Edouard Glissant, entre autres, j’analyse les dynamiques migratoires et sociales à l’origine de l’émergence du Reggaeton et par conséquent des tensions identitaires qu’il recèle.

Mots-clefs: Reggaeton, Musique Populaire, Dynamiques Migratoires, Interculturalité, Créolisation,  Perception Identitaire.

Jury de la thèse:

Thèse rédigée sous la direction du Professeur Victorien Lavou

(Université de Perpignan)

Sur la photo, 3e à droite.

Clic, et quelques instants d’attente, pour contact avec le Pr. Lavou, Directeur du GRENAL: VLAVOU

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